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12/02/2020

_La science-fiction pour les nuls_

La science-fiction pour les nuls : Jean-Louis FETJAINE : 2019 : First Editions (série « Pour les nuls ») :  ISBN-13 978-2-412-04470-4 (inconnu de l’ISFDB, la fiche noosfère du titre) : xv+563 pages (y compris index mais sans bibliographie) : coûte 22,95 € pour un grand tp au format carré non illustré, disponible dans toutes les bonnes librairies.

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Faisant partie de la vaste série de livre « pour les nuls » (qui comprend d’ailleurs aussi un tome sur la fantasy par le même auteur), ce livre est une spécificité francophone puisqu’il ne semble pas exister d’équivalent anglo-saxon. Il est écrit par Jean-Louis Fetjaine, un auteur plutôt orienté fantasy. Le propos du livre est clairement énoncé dans la copieuse introduction, il ne s’agit pas d’une encyclopédie du genre (car considéré comme trop vaste) mais d’une histoire de celui-ci au travers de ses sous-genres (une approche qui revient souvent dans le livre) en donnant une place prépondérante à l’écrit même si les autres médias sont de plus en plus abordés au fil de la chronologie.

La fantasy pour les nuls.jpg

Outre la présentation standard propre à cette collection, le livre est donc structuré en deux subdivisions, la première (et largement la plus longue soit 480 pages) est bâtie dans l’ordre chronologique en quatre parties (les origines, la proto-SF, l’âge d’or, la New Wave et après) composées de treize chapitres. On trouve ensuite ce qui semble être une spécificité de cette collection, à savoir plusieurs listes commentées de dix items (héros, martiens, méchants…). On trouve ensuite deux index distincts (général et œuvres) mais pas de bibliographie. On notera un certain nombre d’encarts au fil du texte et l’utilisation de symboles pour attirer l’attention sur des certains points.

Cemetery world (DAW 1983-05).jpg

Les lecteurs de ce blog sont habitués à mon côté « chipoteur » et je dois avouer que cet ouvrage m’a parfois passablement énervé malgré un abord sympathique et une lecture plutôt fluide malgré les contraintes du format qui semble privilégier l’information donnée en petites bouchées facilement digérables. Comme j’ai souvent bondi sur mes post-its pour noter des choses, je vais simplement lister une partie (je n’ai pas tout relevé ni vérifié) de ce qui m’a arrêté net dans ma lecture :

- Commençons page 79, où l’auteur évoque la vogue de la science-fiction guerrière (à la suite de Wells) et nous explique que l’affrontement avec les extraterrestres est une des caractéristiques de 4 auteurs nommément cités : Robert Heinlein (pourquoi pas), Arthur C. Clarke (ah ?), Isaac Asimov (qui pourtant n’utilisait pas d’Ets) et Clifford Simak (le top). Nous n’avons pas dû lire les mêmes auteurs.

- Autre aspect différent, on trouve page 104-105 un historique très (trop pour être honnête) détaillé de la revue Tales of Wonder. Après quelques recherches, le texte de Fetjaine est une paraphrase de l’entrée Wikipédia en anglais correspondante; qui est elle-même une simple recopie des travaux de Tymn et Ashley (dans cet excellent ouvrage). Dommage et trop facile.

- On trouve aussi des affirmations complètement fausses, comme en page 148 où l’on apprend que HPL n’a jamais quitté Providence, une idiotie que la lecture d’une des nombreuses biographies de Lovecraft (au hasard celle-là) aurait évité d’écrire. Plus pas mal de trucs bizarres : Anticipation n’accueillant que quelques auteurs français, le premier homme dans l’espace (Gagarine) en 1969, Wang de Bordage comme une uchronie, 11 tomes pour la série Gardiens du temps de Poul Anderson (peut-être Time Patrol ?).

- Il y a aussi un certain nombre de coquilles (Lewis Padget, Franck Herbert, John Windham, Brian Stapleford…) qui risquent de poser des problèmes à des néophytes; une stratégie d’utilisation des titres français à géométrie variable (Fetjaine réussit parfois à trouver le titre de la VF, mais d'autre fois il n’y arrive visiblement pas comme pour The Deep Range de Clarke rendu littéralement comme Les hauts fonds). On peut aussi mentionner un index des œuvres complètement fantaisiste (Pavane, pas le moindre des livres et pourtant cité au moins deux fois, n’y apparaît simplement pas) ou juste faux (Wang est traité page 477 et pas page 476).

Les prairies bleues (PC 1985).jpg

Finalement, il est vrai que relever les lacunes d’un ouvrage qui s’intitule fièrement …pour les nuls est sans doute un peu comme tirer sur une ambulance mais, même si je ne suis sans doute pas dans le public visé des néophytes, cela me hérisse toujours le poil de me trouver face à un travail bâclé qui ne peut que desservir le genre. Je vois bien un lecteur qui apprécie la SF guerrière acheter un livre de Simak sur les conseils de Fetjaine. Bien évidemment, tout n’est pas à jeter dans cet ouvrage qui peut présenter d’une façon accessible le vaste éventail du genre à des primo-entrants, mais l’amateur un tant soit peu chevronné devra sans doute faire le tri dans toutes les affirmations et informations de Fetjaine.

Wang (L'Atalante 2003-01).jpg

Note GHOR : à voir suivant votre niveau es-SF, en ce qui me concerne 1 étoile

20/01/2020

_The Time Machine Hypothesis_

The Time Machine Hypothesis : Damien BRODERICK : 2019 : Springer (série "Science and Fiction") : ISBN-13 978-3-030-16177-4 (la fiche ISFDB du titre) : xiii+243 pages (y compris index et bibliographie) : coûte 24.25€ pour un tp non illustré disponible chez l'éditeur (), existe aussi en ebook (-16178-1).

anglais,1 étoile

Suivant le canevas habituel des titres de cette série de chez Springer (un éditeur suisse-allemanique qui publie en anglais) comme celui-ci, cet ouvrage est donc consacré aux machines à voyager dans le temps. Damien Broderick, un universitaire australien à qui l'on doit un certain nombre de textes de fiction et de non-fiction appartenant au genre, nous évoque tout d'abord l'état de l'art scientifique sur le sujet dans les premières cinquante pages. Il enchaîne ensuite par une promenade chronologique (de The Time Machine de Wells au tout récent Rewrite: Loops in the Timescape de Benford) autour des textes majeurs de ce sous-genre, chacun d'entre eux étant évoqué en plusieurs pages.

anglais,1 étoile

L'ouvrage proprement dit se termine par une longue et audacieuse conclusion (les UFO comme machines à voyager dans le temps) suivie d'une bibliographie et d'un index. D'une façon étonnante (en tout cas en ce qui me concerne) et comme pour le livre de Nahin, nous avons finalement droit à une coquetterie de l'auteur, une nouvelle (inédite semble t-il), d'une dizaine de pages sur le sujet : The Dry Sauvages.

anglais,1 étoile

Je dois avouer avoir été plutôt déçu par cet ensemble bancal. La première partie est intéressante mais sans doute encore trop spéculative pour être scientifiquement pertinente s'agissant d'un domaine encore absolument vierge (on ne comprend déjà même pas la flèche du temps alors voyager dedans...).  La deuxième partie nous permet de revisiter un certain nombre de classiques (il y a peu de textes inconnus) sur le sujet (By His Bootstraps, Bring the Jubilee, The Big Time, In the Garden of Iden, etc.). Hélas, je n'ai guère accroché à la démarche de Broderick qui mélange dans ses recensions un peu tout : la biographie de l'auteur, sa bibliographie, les détails de 'intrigue du texte étudié, de larges extraits de celui-ci, une appréciation critique et une analyse "scientifique". Du coup, ces mélanges ne se révèlent guère fluides à la lecture. De plus, l'absence d'une section récapitulative qui aurait pû mettre en prespective l'évolution de cette branche particulière de la SF se fait nettement ressentir.

anglais,1 étoile

En effet, la conclusion qui pourrait jouer ce rôle de résumé part dans une direction complètement différente. Même si Broderick nous prévient qu'il s'agit d'une expérience de pensée, on croirait en fait lire un de ces ouvrages soucoupistes publiés par J'ai Lu dans sa collection "L'aventure mystérieuse" (avec Fatima, Socorro ou Rendlesham Forest). Quant à la nouvelle de l'auteur, je préfère ne même pas en parler. Au final un ensemble décevant, mal construit et qui donne l'impression d'un collage de plusieurs parties sans lien entre elles.

anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

07/01/2020

_Jack Vance : Seven Articles on His Work and Travels_

Jack Vance : Seven Articles on His Work and Travels : Michael ANDRE-DRIUSSI : 2016 : Sirius Fiction : ISBN-13 978-1-947614-02-4 (la fiche ISFDB du titre) : 64 pages (y compris index) : coûte 6.95 USD pour un fascicule non illustré, disponible via l'éditeur (), existe aussi en ebook.

vance,anglais,1 étoile

Sous la plume de Andre-Driussi, un spécialiste de Vance et de Wolfe (on lui doit par exemple cet ouvrage et celui-là), ce petit opus rassemble sept articles sur Jack Vance publiés par l'auteur essentiellement dans la revue critique NYRSF entre 1998 et 2015.

vance,anglais,1 étoile

Les sept articles présentés sont de longueur très variable (mais quand même faible dans l'absolu) de trois à vingt pages. On trouve tout d'abord une tentative d'unifier les écrits SF de Vance dans une "Future History" cohérente (c'est le texte le plus long), une lecture de The Blue World comme appartenant à la Hard-Science, un essai visant à lier les oeuvres de l'auteur avec ce que l'on sait de ses nombreux voyages, une brève discussion des quatre termes inventés qui apparaissent dans la nouvelle Sjambak, une étude des récurrences dans la série des Princes Démons, une reconnaissance du côté séminal de la nouvelle The New Prime et enfin une critique d'une encyclopédie sur Vance (un livre en trois volumes paru chez Mellen et à peu près inconnu sans doute au vu de son prix de presque 300 USD). Un index clôture l'ouvrage.

vance,anglais,1 étoile

C'est un petit ensemble plutôt sympathique (malgré une mise en page à revoir qui laisse par exemple un seul mot sur la page 55) avec des textes qui font preuve d'une grande connaissance du corpus Vancien. On regrettera surtout une écriture un peu trop "détachée" qui fait que les analyses d'Andre-Driussi, pourtant intéressantes et souvent pertinentes comme ses analyses de The Blue World et The New Prime qui auraient même gagné à être plus étoffées, peuvent n'être prises que comme des plaisanteries de fan. On pourra aussi trouver le prix demandé un peu élevé pour la pagination et le fait qu'il ne s'agisse que de reprises.

vance,anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile

24/12/2019

_Tout le Steampunk !_

Tout le Steampunk ! : Etienne BARILLIER & Raphaël COLSON : 2014 : Les Moutons Electriques (série "Bibliothèque des miroirs") : ISBN-13 978-2-36183-182-0 (inconnu de l'ISFDB) : 350 pages (avec index, mais sans bibliographie) : coûtait 29.90 € pour un hc carré avec jaquette, illustré en couleurs et disponible pour pas cher chez l'éditeur.

Tout le steampunk !.jpg

Sous la plume de Barillier & Colson (comme quoi on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même), auteurs récurrents du monde des ouvrages de références francophones, cet ouvrage est une sorte d'ode au Steampunk. Ce "genre" autoproclamé par des amateurs de marketing m'a toujours fait penser à la grenouille qui tente de se faire aussi grosse qu'un bœuf. Malgré toute l'emphase des auteurs (et pourtant il y en a des tonnes), je reste convaincu que le Steampunk n'est juste qu'un vernis superficiel caractérisé par quelques signes distinctifs (le dirigeable, la vapeur, le cuivre...) que l'on "plaque" d'une façon opportuniste sur des genres existants (essentiellement l'uchronie et les super-héros). Du coup, j'ai du mal à m'enthousiasmer sur ce catalogue déjà vieux de plusieurs années qui encense un mouvement qui est d'une façon logique proche de la fin de son cycle commercial (comme le Cyberpunk avant lui ou les zombies).

français, 0 étoile

De plus, le discours des auteurs (on ne sait d'ailleurs pas trop qui a écrit quoi) vise beaucoup trop large et à force de nous servir des sous-sous-genres (Dieselpunk, Atompunk, Biopunk, Clockpunk, Néo-pulp et j'en passe sûrement) finit par juste donner une impression de remplissage, impression accentuée par un certain nombre de redites. Comme souvent, le côté "catalogue" prend l'ascendant sur une éventuelle réflexion sur le pourquoi de cette imagerie et de son succès (qui n'apparaît brièvement qu'à la toute fin de l'ouvrage) qui aurait sans doute été intéressante. L'absence de bibliographie, qu'elle soit primaire ou secondaire, est d'ailleurs révélatrice du fait que ce livre n'a visiblement pas été pensé comme un ouvrage de référence.

français, 0 étoile

Pour continuer à être méchant, il faut d'abord indiquer que mon exemplaire est d'une qualité de fabrication déplorable : massicoté à la hache et horriblement relié en carton par un club du troisième age tchèque. Tellement que je me suis même demandé si ce n'était pas un ARC. Ensuite, l'on y retrouve toutes les qualités habituelles des ouvrages de référence des Moutons : fautes d'orthographe, police de caractère maniérée (un sorte de virgule sur certains "t" et "p"), affirmations hâtives (John Clute présenté comme américain), chronologie à revoir (pour Priest, La machine à explorer l'espace est donnée comme antérieure à Le monde inverti), références obsolètes (le Barets, quand même !), illustrations massacrées (bouffées par le cadre vaguement art-déco, sauvagement rognées, tout cela sans doute pour des raisons de copyright) et non légendées, recherches insuffisantes (comme ignorer l'école rétrofuturiste des débuts de Métal Hurlant - Sire, Chaland, Benoît-), auto-publicité envahissante (la plupart des rares références citées concernent -Oh surprise !- d'autres ouvrages du même éditeur).

français, 0 étoile

Au final, il n'y a pas grand chose à sauver de ce livre sauf quelques illustrations ayant échappé au massacre, sous réserve de retrouver à quoi elles correspondent. Cette opinion doit vouloir dire que je ne suis pas dans la cible visée par cet éditeur.

français, 0 étoile

Note GHOR : 1 étoile (à réserver à ceux qui pensent que le Steampunk est la dernière chose à la mode)

27/09/2019

_J. G. Ballard_

J. G. Ballard : D. Harlan WILSON : 2017 : University of Illinois Press (série "Modern masters of science fiction") : ISBN-13 978-0-252-08295-5 (la fiche ISFDB du titre) : x+197 pages (y compris bibliographie et index) : coûte 22.00 USD pour un tp non illustré, disponible chez l'éditeur (), existe aussi en hc (04143-3) et en ebook (05003-9).

ballard,anglais,1 étoile

Un des paradoxes des ouvrages sur le genre est que, généralement, plus l'auteur étudié est loin du centre de celui-ci, plus la littérature à son sujet est abondante (Vonnegut et Atwood sont les exemples qui viennent immédiatement à l'esprit). J. G. Ballard, l'objet de cette monographie parue dans la série d'études mono-auteurs éditées par les UIP, est dans ce cas là puisqu'il existe pas loin d'une vingtaine de livres qui lui sont consacrés. Sous la plume de D. Harlan Wilson, un universitaire et professeur d'anglais britannique qui est aussi écrivain, ce livre est donc le plus récent sur le sujet.

ballard,anglais,1 étoile

Après une assez longue introduction, cet ouvrage est divisé en six chapitres de longueur variable. Il commence par une partie biographique d'une quinzaine de pages. Elle est suivie par un chapitre sur les nouvelles et les textes de non fiction de Ballard, puis par quatre chapitres analysant chacun un groupe de textes (les catastrophes naturelles, les catastrophes culturelles, les autobiographies et les derniers romans). Une rapide conclusion précède une copieuse (plus de dix pages) bibliographie (primaire et secondaire) ainsi qu'un index.

ballard,anglais,1 étoile

Comme je l'ai déjà dit à propos de la monographie de William Gibson parue dans la même série (), la désignation de Ballard comme l'un des "Modern masters of Science Fiction" me pose problème. Le fait que cet avis ne soit pas juste une vue de mon esprit est rendu encore plus flagrant par les contorsions auxquelles se livre Wilson pour trouver les liens de la majorité des écrits de Ballard (en gros tout hormis ses nouvelles, Hello America et les quatre premières catastrophes) avec la science fiction.

ballard,anglais,1 étoile

Comme il n'y arrive pas vraiment (il n'y a qu'à voir à quelle vitesse il expédie les quatre derniers romans de l'auteur de Cocaine Nights à Kingdom Come), l'intérêt de l'ouvrage est plutôt faible pour l'amateur pur et dur de SF que je suis. Bien sûr, cela n'enlève rien au travail de Wilson qui est solide et documenté, même si on discerne en filigrane certaines querelles entre Ballardiens zélés de diverses obédiences. Je suis juste amené à regretter que cette série d'ouvrages se disperse un peu vers des auteurs qui sont peut-être plus importants pour d'autres domaines (le postmodernisme pour Ballard, le féminisme pour Russ) que pour la SF elle-même. C'est dommage parce qu'elle a aussi publié des ouvrages sur des auteurs nettement plus centraux pour le genre mais négligés (on pensera à ceux sur Benford, Brunner ou Bester). Il reste tant d'auteurs de SF "pure" à étudier sur ce format.

ballard,anglais,1 étoile

Note GHOR : 1 étoile (pour le rapport avec la SF)